Chronique : Deaf, de Joseph Kochmann
Introduction
Publié en 2018, Deaf est un roman young-adult auto-édité en 2018 et écrit par Joseph Kochmann. Avec une couverture illustrée par Hekx, ce livre nous plonge dans un univers singulier où le pouvoir, l’injustice et la résistance se mêlent dans une fresque aux accents théâtraux.
Résumé
Prisonnière d’un royaume entouré d’un mur si haut qu’il cache les rayons du soleil, Manon, courageuse cadette de la famille Dauphin, se bat pour renverser l’odieux roi Deaf.
Au même moment, Camille, jeune artiste au cœur lourd, se réveille dans le corps d’un amour perdu tandis qu’Edward, lecteur passionné, découvre un roman mystérieux.
Pourchassés par d’atroces créatures squelettiques à têtes de corbeaux, parviendront-ils à survivre à ce monde étrange et ainsi mettre un terme à leurs sordides histoires ?
Ce que j’ai aimé
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L’un des points forts de Deaf réside dans son ambiance théâtrale très immersive. Le prologue, par exemple, pose d’emblée un décor digne d’une pièce de théâtre, avec des descriptions qui semblent conçues pour être mises en scène. Cela donne un vrai dynamisme au récit et une originalité dans la narration.
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J’ai également apprécié la dimension politique et sociale du roman. Le personnage de Deaf, en tant que tyran sourd (littéralement et métaphoriquement), offre une belle réflexion sur l’aveuglement du pouvoir et le mépris des élites pour le peuple. L’opposition entre la cour royale et les résistants est bien construite, et certains personnages, comme Manon, incarnent parfaitement la lutte contre l’oppression.
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Enfin, le style est fluide, avec des dialogues percutants et des scènes marquantes. Il y a une vraie recherche dans les images et une tonalité qui oscille entre l’humour noir et la tragédie, ce qui rend la lecture captivante.
Ce que j’ai moins aimé
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Si l’histoire est prenante, certains passages peuvent paraître un peu trop caricaturaux . Deaf, en tant que despote sadique, manque parfois de nuances, ce qui le rend visible dans ses actions. Un antagoniste plus complexe aurait renforcé l’impact de son règne tyrannique.
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J’ai également noté quelques incohérences dans les dialogues ou réactions des personnages, notamment dans certaines interactions où les transitions sont un peu abruptes. Par moments, on aurait envie que certaines scènes soient plus approfondies pour éviter une impression de précipitation.
Conclusion
Globalement, Deaf est une lecture immersive et originale, qui mêle politique, drame et mise en scène avec brio. Malgré quelques passages un peu caricaturaux, l’ensemble reste captivant, porté par des personnages marquants et un style fluide.